Au sein des études culturelles et sociales qui s’intéressent au combat contre la crise climatique, la conscience que des questions écologiques sont toujours liés à d’autres questions sociales et historiques a monté ces dernières années. Comme l’explique par exemple Felwine Sarr dans son Habiter le monde (2017), la destruction de la nature par l’industrialisation et la destruction de toute humanité par esclavage et racisme doivent être pensées ensemble et nous mener à une réflexion sur leur contexte commun : la modernité, conçue par l’Occident mais universalisée depuis longtemps. Une perspective intersectionnelle est donc incontournable, c’est ce que stresse Malcom Ferdinand dans Une écologie décoloniale (2019) : l’écologie et le changement climatique, le colonialisme et les racismes actuels, mais aussi la discrimination structurelle contre les femmes et d’autres groupes sociaux font partie d’un même système capitaliste qu’il est nécessaire de repenser dans toute sa complexité et toutes ses implications.
Le cours « Théorie culturelle et littéraire de la Caraïbe : écocritique & géopoétique » prend cette perspective intersectionnelle comme départ et suit la proposition de Ferdinand en prenant la Caraïbe comme centre de réflexion. Lieu premier du colonialisme aux Amériques, la Caraïbe a toujours produit des contre-discours et des épistémologies outre cette logique destructrice. Questionnant les relations entre littérature et action politique, nous allons discuter des textes théoriques de scientifiques antillais.es, mais surtout lire des textes littéraires d’auteur.e.s comme Maryse Condé, Édouard Glissant, Daniel Maximin et autres.
Le cours se déroulera en trois parties : La première partie est composée de deux jours en présentiel qui auront lieu du 11-12 novembre 2022. Nous y allons discuter ensemble avec Lucia Della Fontana de l’Université de la Sorbonne et aussi regarder un film au Kino 8 1/2. La deuxième partie consiste à trois séminaires numériques (ou présentielles avec option digitale) menées par des scientifiques internationales. Finalement, la dernière session est prévue comme séminaire de recherche dans lequel les étudiant.e.s pourront soit faire des présentations (4 CP), soit présenter des idées pour leurs mémoires (Hausarbeit, 5 CP).
Le cours se déroule en Français ; les lectures obligatoires sont écrites en langue française ou anglaise.
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