Kommentar |
Ces « grandes affaires criminelles » se veulent des cas où un crime et sa punition débordent du cadre uniquement judiciaire pour connaître un fort rayonnement dans la société et même à l'étranger. La différence entre ces grandes affaires et les autres crimes ne se limite pas nécessairement à la fascination humaine pour le sordide et elles soulèvent fréquemment des enjeux culturels, sociaux et politiques. Le statut social du criminel, son origine ethnique, l'implication de personnalités connues ou encore ses motivations peuvent expliquer l'attention plus grande du public envers un crime particulier, tandis que le crime et sa répression soulèvent à l'occasion la question des relations sociales et du rôle des forces de l'ordre.
À travers une perspective historique influencée par la nouvelle histoire culturelle, ce cours a pour but d'insérer ces différentes affaires criminelles dans leur contexte historique, en portant une attention particulière sur les diverses formes de réception. Journaux, émissions de télévision, rumeurs et plus récemment les médias sociaux offrent des pistes importantes afin de révéler les enjeux soulevés par une affaire criminelle et expliquer ainsi leur rayonnement. D'autres formes de réception révèlent plutôt les multiples réappropriations dont l'affaire est l'objet. Sous l'Ancien Régime, des gravures, des chansons et des pièces de théâtre étaient produites, tandis que, de nos jours, des livres ou des films reprennent à l'occasion le contenu de ces affaires. La question de la proximité avec des œuvres de fiction (romans policiers, films ou émissions de télévisions) sera ainsi abordée.
Le rayonnement de ces affaires ne se limite pas au plan local ou national et déborde fréquemment des frontières. La comparaison à l'intérieur de la francophonie révèle des différences culturelles qui seront analysées. |